Étude de la Participation des Femmes à la Consolidation de la Paix en Milieu Communautaire en Republique Centrafricaine: Cas de Batangafo, Bria, Bangui-Begoua et Paoua
This study investigates the participation of women in civil society peacebuilding processes in Central African Republic. An English language version of this report will be made available shortly.
Résumé executif de l'étude
En république centrafricaine, le contexte de fragilité qui renforce la vulnérabilité de la femme, a conduit celle-ci à s’engager avec détermination dans les processus de consolidation de la paix notamment au niveau communautaire. Ce rôle d’activiste pour la paix est fortement ancré dans les schèmes des femmes car si les hommes attisent les conflits, les femmes, par leurs interventions, s’investissent fondamentalement pour trouver des solutions qui promeuvent la paix. Cette recherche de la paix peut s’expliquer par le fait que les femmes, en qualité de mère, épouses, sœurs et filles des combattants, sont celles qui subissent de plein fouet les effets néfastes des conflits armés et souhaitent donc préserver leurs propres vies et celles de leurs familles.
Cette étude qualitative a été financée par le KPSRL. Elle est le fruit d’un partenariat entre l’Université de Bangui et l’ONG internationale Oxfam. Elle s’est déroulée entre le mois de décembre 2017 et le mois de février 2018. Elle a prioritairement ciblé des informateurs clé et des femmes appartenant à des groupes structurés. Au total, l’étude a porté sur une population de 689 personnes dont 486 femmes réparties dans quatre sites en milieu urbain et rural à Bangui-Bégoua, Batangafo, Bria, Paoua et 203 hommes.
En termes de résultats, l’étude a montré que les femmes qui s’investissent dans les processus de consolidation de la paix, sont plutôt jeunes, scolarisées, en union libre ou légale et appartiennent à toutes les catégories socio professionnelles. Elles conçoivent la paix non pas comme l’absence de guerre mais plutôt comme un environnement paisible protecteur des droits des populations, qui leur permet de vaquer à leurs occupations économiques et qui est propice à la jouissance des droits humains. Les activités qu’elles mènent de manière non formelle, relèvent du plaidoyer, de la sensibilisation, la prévention et la médiation. De manière circonstanciée, elles s’impliquent aussi dans des activités caritatives et sociales.
Les femmes sont motivées à la fois par des intérêts individuels notamment le besoin d’autonomie et d’élévation sociale mais également par des intérêts collectifs, comme faire face aux menaces qui affectent leurs communautés. Elles sont parfois soutenues par leurs maris, reçoivent des encouragements de leurs familles et surtout des appuis techniques et financiers des organisations internationales, lorsqu’elles sont regroupées en associations. Bien que leur action soit essentielle pour la consolidation de la paix, sa portée se limite malheureusement à leur environnement immédiat, les liens n’étant pas encore fortement établis entre les activistes du niveau communautaire et celles du niveau national.
En outre, les interventions des femmes en faveur de la paix buttent contre des obstacles à la fois endogènes et exogènes notamment les valeurs socio-culturelles, le contexte géostratégique, l’environnement juridique qui est riche mais pas toujours opérationnel et le contexte économique.
L’étude s’achève sur un certain nombre de recommandations d’ordre à la fois stratégiques et pratiques, qui ont été formulées pour lever les barrières à la participation des femmes dans le processus de consolidation de la paix. Mises en œuvre, elles contribueront efficacement et sans aucun doute, à renforcer l’apport des femmes dans les processus de paix et, dans le même temps à favoriser une autonomisation accrue de la femme.
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